Pourquoi se faire dépister ?

Le but du dépistage est de repérer des tumeurs cancéreuses alors qu’elles sont encore très petites et ne provoquent pas de symptômes. Un dépistage précoce permet donc de prendre en charge la maladie très tôt et ainsi d’augmenter les chances de guérison.

La mammographie

La mammographie de dépistage est un examen radiologique. Deux radiographies sont prises pour chaque sein. Cet examen peut causer un certain inconfort et parfois une douleur car il est nécessaire de comprimer le sein pour obtenir une image de bonne qualité.

Cette gêne ne dure que 10 à 15 secondes et ne cause aucun traumatisme, aucune blessure du sein, ni rupture de prothèse mammaire.

La mammographie est actuellement, le meilleur moyen de dépistage du cancer du sein. Elle permet de révéler des petites tumeurs qui ne sont pas toujours détectables par la seule palpation des seins. Elle est recommandée tous les deux ans pour les femmes de plus de 50 ans. Pour les femmes de moins de 50 ans, elle peut être recommandée dans certaines conditions.

Vous avez décidé de faire une mammographie, voici quelques recommandations :

Les examens complémentaires

Échographie

L’échographie donne une image différente d’une tumeur vue à la mammographie. Elle est obtenue à l’aide d’une sonde placée sur le sein. Du gel d’échographie est préalablement appliqué sur la zone à échographier. L’échographie est particulièrement indiquée quand la densité des seins est élevée.

IRM

Le radiologue peut dans certains cas vous prescrire une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique). L’examen peut être impressionnant car il nécessite d’être placé dans un tunnel et de ne pas bouger. L’IRM est indolore.

Biopsie

La biopsie du sein consiste à effectuer un prélèvement d'une lésion détectée par palpation ou par mammographie afin d'être examiné au microscope par un médecin spécialiste. Seul ce dernier est en mesure de déterminer si la lésion est cancéreuse ou non.

Elle peut se faire : 

  • en radiologie (habituellement)
  • dans le cabinet d’un médecin
  • au bloc opératoire

La biopsie du sein n’est pas douloureuse car une anesthésie locale est pratiquée.

Avantages et inconvénients du dépistage

Comme tout acte médical, le dépistage du cancer du sein présente à la fois des bénéfices et des limites. La décision de s’engager dans une démarche de dépistage reste un choix personnel : il est important de prendre connaissance des bénéfices et des limites de cette démarche de dépistage avant de décider ou non d’y participer.

Les avantages du dépistage

Un programme de dépistage déployé dans de nombreux pays
La Nouvelle-Calédonie a fait le choix, depuis 2008, de permettre aux Calédoniennes de bénéficier d’un dépistage organisé gratuit pour les femmes de 50 à 74 ans.

Un gain de temps sur la maladie
Le dépistage permet de repérer des cancers de plus petite taille et moins évolués, avant qu’ils ne soient palpables.

De réelles chances de guérison
De manière générale, plus les cancers du sein sont détectés tôt et plus les chances de guérison sont importantes. La survie à 5 ans est de 88% pour un cancer du sein détecté à un stade précoce, elle est de 26 % pour un cancer métastasé.

Des traitements moins lourds pour une meilleure qualité de vie
Le traitement proposé pour traiter un cancer du sein dépend en partie du stade auquel il est découvert. Les cancers détectés à un stade précoce ont, en général, des traitements moins lourds et moins agressifs.

Un suivi régulier
Tous les deux ans, si vous avez entre 50 et 74 ans, vous recevez systématiquement chez vous une invitation pour réaliser une mammographie, puis les résultats.

Un programme qui répond à des exigences de qualité strictes
En complément du contrôle systématique des mammographes, tous les ans, le programme de dépistage organisé répond à des exigences de qualité strictes. Les professionnels de santé sont spécifiquement formés. Enfin, le programme est régulièrement évalué.

La seconde lecture, gage de qualité
Les clichés de mammographie jugés normaux par le radiologue ayant réalisé la mammographie, sont relus par un second radiologue habilité à cette seconde lecture. Cette démarche permet de diminuer au maximum les risques d’erreur, c’est-à-dire les examens considérés comme normaux alors qu’il existe une anomalie non détectée.

Les limites du dépistage

Le diagnostic et le traitement de cancers peu évolutifs

Si le dépistage permet une détection précoce, il peut aussi présenter des inconvénients : le diagnostic et le traitement de cancers peu évolutifs.

Dans l'état actuel des connaissances scientifiques, le diagnostic ne permet pas de distinguer les cancers qui vont évoluer, et qui sont majoritaires, de ceux qui évolueront peu ou n'auront pas de conséquences pour la femme concernée (10 à 20 % des cancers détectés). Pour ces cancers, qui n'auraient pas été découverts en l’absence de mammographie, on parle de « surdiagnostic ». Il est par nature inhérent à tout acte de dépistage.

Par ailleurs, comme il n’est pas encore possible de prédire l’évolution d’un cancer au moment où il est dépisté. Il est souvent proposé, par précaution, de traiter l’ensemble des cancers détectés. Les chercheurs travaillent actuellement à identifier les cancers susceptibles d’être peu évolutifs pour proposer des traitements adaptés.

L'exposition aux rayons X

Comme toute radiographie, la mammographie expose à des rayons X. L’exposition répétée à des rayons X peuvent conduire à l’apparition d’un cancer que l’on appelle cancer radio-induits.
C’est l’une des raisons pour lesquelles le dépistage est recommandé́ uniquement tous les deux ans et à partir de 50 ans si la femme n’a pas de de symptôme ou de facteurs de risque. Par ailleurs, après 50 ans, la composition des seins se modifie et les doses de rayons nécessaires à la mammographie sont plus faibles.

Voir le rapport

L'apparition d'un cancer avant la mammographie suivante

Les cancers de l’intervalle sont des cancers qui surviennent entre deux dépistages. Ces situations sont rares. Pour 1 000 femmes qui réalisent un dépistage, moins de deux d’entre elles développeront un cancer de l’intervalle. N’hésitez pas à consulter un médecin si vous remarquez des changements inhabituels de vos seins entre deux dépistages.

Un temps d'attente d’environ 2 semaines avant les résultats définitifs

Si un premier résultat est communiqué immédiatement après la mammographie, la seconde lecture demande un délai supplémentaire, évalué à 15 jours environ.

Une source d'inquiétude

Lorsque la mammographie met en évidence des anomalies, des examens complémentaires sont nécessaires pour établir un diagnostic. Dans la plupart des cas, il s'avère que les anomalies découvertes sont bénignes et qu'il ne s'agit donc pas d'un cancer. Cependant, l'attente des résultats définitifs est toujours un moment de stress.

Test de dépistage génétique

C’est une technique complexe et fastidieuse. Dans les familles où les cancers du sein sont fréquents, notamment chez des femmes jeunes, il permet de déterminer s’il y a des facteurs génétiques forts de cancer du sein qu’on appelle BRCA1 et BCRA2.

Ce test coûteux et très long est réservé à la détection des risques héréditaires de cancer du sein. Pour savoir si vous êtes concernées par ce type de texte, vous pouvez vous rapprochez de votre gynécologue ou de votre sage-femme.

L'examen clinique

L’examen clinique des seins est un autre moyen de dépistage du cancer du sein. L’examen clinique du sein est recommandé tous les ans et cela à partir de 25 ans. Durant l’examen clinique, le médecin palpe les deux seins ainsi que la région des deux aisselles et des ganglions au-dessus et au-dessous de la clavicule. S'il percevait un nodule, c'est-à-dire une petite boule lui paraissant anormale, ou si différents éléments de votre état de santé l'y incitaient, il vous prescrirait alors une mammographie et/ou une échographie.

L'auto-examen des seins ou auto-palpation

L'auto-examen des seins peut permettre la détection d’une boule et déclencher la prise de rendez-vous chez un médecin ou une sage-femme. Dans la plupart des cas, les masses palpées sont bénignes. Il est cependant important pour la femme de remarquer tout changement concernant ses seins (écoulement, bosse, rougeur, changement de la peau ou du mamelon) et de consulter un professionnel de santé en cas d’anomalie. Idéalement, l'autopalpation est répétée par exemple une fois par mois. La poitrine étant sensible au moment des règles, il est conseillé de pratiquer l’autopalpation à distance.

Les gestes de l'auto-palpation :

auto palpation 1

(1) Debout, devant un miroir, inspectez les deux seins et vérifiez qu'il n'y a pas de modification ou rien d'anormal : par exemple un écoulement par le mamelon, d’un liquide ou encore plus de sang crevasses, fossettes, plis ou peau qui pèle. Une asymétrie entre les seins peut être habituelle.

auto palpation 2

(2) Levez le bras droit. Avec les trois doigts de la main gauche, palpez le sein droit, fermement, attentivement et complètement. En commençant par la partie externe, parcourez le sein en effectuant de petits cercles avec les bouts des doigts.

auto palpation 3

(3) Terminez par le mamelon. Veillez à examiner tout le sein. Une attention particulière doit être portée à la zone entre le sein et l'aisselle. Cherchez toute grosseur ou toute induration anormale sous la peau.

auto palpation 4

(4) Pressez délicatement le mamelon et vérifiez qu'aucun écoulement ne se produit. Si c'est le cas, prévenez votre médecin ou votre sage-femme.

Répétez l'auto-examen sur le sein gauche.

L'autoexamen ne vous dispense pas des autres moyens de dépistage, réalisés par un professionnel de santé.
Pendant l’allaitement, les sensations au niveau de la poitrine peuvent changer. Il est important de consulter votre sage-femme ou votre médecin si vous avez des motifs d’inquiétude.